« Composter c’est polluer » édifiante explication par Konrad Schreiber

Qu’est-ce que le compost ?

Définitions utiles

Le compostage c’est la décomposition (ou simplification) de matières organiques par des bactéries (essentiellement) en présence d’oxygène (condition aérobie ou aérobiose). Ce compostage est assimilable à une « simplification » de la matière organique avec perte de matière (eau, gaz carbonique, gaz azotés et soufrés) et perte d’énergie (le compost chauffe : la respiration est chimiquement une combustion lente).

En absence d’oxygène (anaérobiose) d’autres bactéries (les Clostridium par exemple : tétanos, botulisme, …) fermentent la matières organiques en acides organiques, gaz carbonique et méthane (gaz à effet de serre) et substances soufrées et azotées qui fournissent les mauvaises odeurs de la fosse septique (ou à purins). La perte de matière et d’énergie est moins grande mais le produit obtenu doit être composté (à l’air) pour éliminer toutes les toxines créées lors de la fermentation ! La seule application vraiment utile est la méthanisation couplée à de la co-génération. Le méthane produit doit être immédiatement consommé pour faire en même temps (co-génération) du chauffage et de l’électricité (pour des moteurs, de l’électronique et des éclairages, mais pas du chauffage !). Ce procédé permet depuis des décennies de produire plus de 50 % du biogaz ménager dans les campagnes chinoises (pourquoi pas chez nous ?).

Il se pose maintenant le problème de la fabrication et de l’utilisation du compost au jardin et dans les champs !

Faire du compost, ce n’est pas trop compliqué

Une multitude de sites et vidéo expliquent comment composter.

En résumé :

  1. La première règle de base est d’équilibrer les apports de carbone (environ 2/3 : sciure, papier, carton, feuille mortes = matières brunes) et de matière organique peu dégradée et riche en azote (environ 1/3 : tonte de gazon, broyat de végétaux verts, déchets alimentaires = matières « vertes »).
  2. La deuxième est de permettre une bonne aération pour que la matière soit digérée en aérobiose sans trop fabriquer de gaz et jus puants.

Le lombricompostage est une excellente solution pour ceux qui n’ont pas de jardin (en ville, en appartement, …) ; elle permet de produire de l’engrais pour ses plantes d’intérieur en éliminant ses déchets alimentaires. Le lombricomposteur peut être acheté en kit (avec les vers) ou fait maison (rechercher les vidéos en tapant « lombricomposteur »).

Si composter c’est polluer, alors nourrir le sol c’est nettement mieux !

Si vous avez lu ce qui précède, vous allez entendre dans la vidéo qui suit, une magistrale explication de Konrad Schreiber sur ce que sont les besoins du sol fertile et du compost dans tout cela :


Que cela vous serve de leçon ! Garder un œil et une oreille critique et quand une affirmation vous interpelle, demandez sa justification !


FAQ : les questions !

Je souhaite me mettre au compostage de mes déchets vert et après quelques recherches, je suis tombé sur la vidéo de Konrad Schreider (Composter c’est polluer)

C’est vidéo ma interpellé ! Et un peu refroidis!

J’ai donc une question simple : faut il mieux composter nos déchets verts et les répandre au pied des plantes ou continuer de les jeter dans la poubelle des déchets non recyclable?

Car on ne peut pas tous répandre nos déchets verts au sol et attendre leur décomposition! J’ai un petit jardin de ville !

Comme la vidéo ne répond pas à cette question j’espère que vous le pourrez !

Merci d’avance

Cyril

Réponse de Joël de Biodiva :

Personnellement, je ne réalise plus de compost mais je récolte dans un seau tout ce qui est compostable (y compris les papiers sans encre, essuie tout, mouchoirs, cartons sans encre…) pour le rendre directement au jardin. Pour éviter l’aspect peu engageant de ces déchets en surface je les place sous du carton, lui même caché par du paillage, les vers de terre et la faune du sol font le reste. En ville, la solution c’est le lombricompostage en place (plusieurs petites caisses grillagées (fin) sur le fond sont posées dans le jardin ; les déchets y sont déposés, recouverts de paillage et les vers de terre y accèdent par le fond grillagé. Il faut ensuite déplacer régulièrement ces petits lombricomposteurs pour fertiliser tout le jardin. Cela est très bien expliqué dans certains des ouvrage de monsieur Lespinasse. Le lombricompost est ce qu’il y a de mieux pour le sol du jardin. Si vous utilisez du BRF, placez vos déchets dessous.

 


Bibliographie :

Le jardin naturel de Jean-Marie Lespinasse